Angèle de Foligno – Partie II

Ce que nous savons d’Angèle de Foligno se trouve consigné dans ce livre. Il est composé de plusieurs parties. La première partie s’intitule : Mémorial ; la deuxième partie s’intitule : Instructions. Le Mémorial recense ses différentes expériences d’angoisse, de déréliction, d’abandon, de crise de désespoir, de consolation, de collocutio avec Dieu, d’entretiens avec Dieu, d’assurance de la présence divine en elle, d’amour, de joie, … Continuer de lire Angèle de Foligno – Partie II

Angèle de Foligno – Partie I

Le livre des visions éditions et traductions L’édition du Livre des visions d’Angèle de Foligno est due à l’abbé M.-J. Ferré, publiée en 1927 aux éditions Droz. L’abbé Ferré a trouvé le plus ancien manuscrit, l’a comparé aux autres manuscrits, et a édité le texte latin avec la traduction française en regard. L’abbé Ferré a aussi écrit deux petits livres sur Angèle de Foligno (dont … Continuer de lire Angèle de Foligno – Partie I

Sainte Thérèse d’Avila, Le livre de la vie, séance 2

Nous poursuivons avec sainte Thérèse d’Avila.

Nous poursuivons avec elle, en nous appuyant sur ce que Lacan dit d’elle dans Encore.

Au moment où il s’agit de distinguer la jouissance féminine de la masculine, il recourt aux mystiques.

Les hommes par définition, jouissent de l’autre, d’une femme, du corps d’une femme, en tant qu’il l’ont réduite à un objet, en tant qu’elle recouvre et est supportée par un objet pulsionnel, en tant qu’elle active cet objet. Un homme ne jouit pas s’il n’y a pas cet objet.

Lorsque Lacan distingue la jouissance féminine de la jouissance masculine, il nous montre aussi comment chaque « sexe » invente une réponse à un défaut de structure, à un trou : le non rapport entre les sexes. Chacun se trouve confronté à devoir inventer une réponse à ce trou auquel il est confronté.

Pour traiter la jouissance masculine, Lacan s’appuie sur une innovation historique, l’amour courtois (spécialement sur les livres d’Etienne Gilson, La théologie mystique de saint Bernard, celui de Denis de Rougemont, L’amour en Occcident, et celui d’Anders Nygren, Eros et Agapè) ; et pour traiter de la jouissance féminine, il s’appuie sur les textes des mystique, Hadewijch d’Anvers, sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, et d’autres encore.

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J. Lacan, Formules de la sexuation, Le Séminaire, Livre XX (1972-1973), Encore, leçon du 13 mars 1973, Paris, Le Seuil.

Il nous montre en quoi cette jouissance mystique répond à un défaut de structure : le non-rapport sexuel. La distinction des structures de jouissance est fonction de la distinction des réponses de jouissance eu égard à un absence du rapport sexuel à laquelle ils sont confrontés : Continuer de lire « Sainte Thérèse d’Avila, Le livre de la vie, séance 2 »

Sainte Thérèse d’Avila, Le livre de la vie – I

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[Séance du 3 novembre 2015]

 

Ce que je vise, c’est  l’invention esthétique (qui traite les sens), pragmatique (qui passe par un faire) et sinthomatique (qui stabilise le nœud du sujet) au cœur de l’expérience des artistes et de celle des mystiques.

J’ai d’abord interrogé les artistes, aujourd’hui les mystiques, tenaillé par la même question : quelles ont été leurs inventions, quelles ont été leurs trouvailles, et en quoi ces trouvailles venaient à  «traiter » quelque chose.

Les années précédentes, nous avons travaillé, et nous nous sommes laissés travailler par Antonin Artaud, Francis Bacon, Samuel Beckett, Maurice Blanchot, Pascal Dusapin, Stéphane Mallarmé, Clarice Lispector, Catherine Millet, Amélie Nothomb, Sylvia Plath, Francis Ponge, Barbara Pym, Alexande Scriabine, Virginia Woolf, etc. Avec Jean-Louis Aucremanne, Léonce Boigelot, Marie Françoise Demunck, Maud Ferauge, Bernard Hubeau, Philippe Hunt, Ginette Michaux, Claire Piette, Jean-Luc Plouvier, Patricia Seunier, Pascale Simonet, Maria Peres Sueli, Thierry Vanden Weyngaert. C’est vous dire que ce séminaire se fait à plusieurs.

L’année dernière, nous nous sommes progressivement tournés vers les femmes, spécialement vers les femmes mystiques, Hadewijch d’Anvers, Angèle de Foligno. Et le mois dernier, ici même, lors la première soirée de l’ACF, nous avons invité Véronique Lévy à venir nous parler de son expérience, qu’elle décrit dans son livre Montre-moi ton visage.

Je me suis tourné vers elles, et nous allons nous tourner vers d’autres, car j’ai constaté que certaines mystiques développaient elles aussi une solution singulière, une invention sinthomatique, qui leur permettait de «tenir» en tant que sujet.

Leur invention singulière nous révèle certains points de la structure subjective autres que ceux auxquels les artistes nous avaient rendus sensibles.

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Sainte Thérèse d’Avila : du Livre de la vie au Chemin de la Perfection

Antérieur au Chemin de la perfection qui date de 1571 et qui sera le premier livre publié de sainte Thérèse d’Avila, Le livre de la vie, écrit entre 1560 et 1565, n’en était pas un à proprement parler puisqu’il s’agissait d’une commande, d’un rapport que Sainte Thérèse d’Avila a remis à ses différents supérieurs, à ses confesseurs, voire à ses inquisiteurs. Dans ce premier écrit, … Continuer de lire Sainte Thérèse d’Avila : du Livre de la vie au Chemin de la Perfection